Soir d'ivresse

Catégories : Rencontres BDSM Aux pieds des femmes
il y a 6 ans

Elle s'arrêta un instant pour observer les couples Dominant/dominé autour d'Elle dans la pénombre du club bondé. De Son point de vue, on aurait dit qu'ils dansaient tous sur des mélodies différentes. Celui-ci fouettait sa soumise aux mains liées à l'anneau au-dessus de sa tête selon ce qui Lui semblait être une valse à trois temps, lente et langoureuse, pendant que son corps se cabrait tantôt de délice, tantôt de frisson. Celle-là laissait couler de la cire de bougie sur la vulve découverte de sa soumise aux jambes écartées, attachées à une barre métallique, à un rythme bien plus aléatoire. Elle s'imagina un air de jazz joué au piano par un maître de l'improvisation. La jeune femme ainsi offerte semblait hypnotisée par la flamme portée par sa Maîtresse, preuve brûlante de la fusion qui les unissait.

Elle baissa les yeux vers Son amant, allongé sur la table, offert à Ses bons soins. Cet Homme qui aurait tout donné pour elle, et qui lui avait prouvé bien plus d'une fois, dans leur vie de tous les jours, que ce soit en public ou dans l'intimité de leur chambre à coucher. Ses yeux châtains brillaient d'amour et de passion, avec une pointe d'émerveillement comme à chaque fois qu'il La regardait. Elle se nourrissait de cette admiration. Il ne comprenait toujours pas pourquoi lui, pourquoi l'avoir choisi parmi tant d'autres prétendants, lui qui avait une si grande différence d'âge avec Elle, lui qui n'était pas un standard de beauté, lui qui ne voyait pas à quel point il rayonnait de par son intelligence, sa générosité et son dévouement. A Ses yeux, il était le soumis parfait. Elle lui baisa les lèvres. Il ferma les yeux un instant et soupira d'aise. Ce fut le moment qu'Elle choisit pour tirer de toutes ses f o r c e s sur la ficelle qui retenait les pinces qui ornaient ses bijoux de famille.

Le cri de douleur qui lui échappa fit monter une v i o l e n t e bouffée d'excitation dans Son bas ventre. Cette dernière vint s'ajouter à toute une soirée de sévices sensuels qu'Elle lui avait faits subir. C'était comme si un fil invisible La reliait à lui, convertissant immédiatement sa douleur en plaisir électrique. Elle fit ses griffes sur son ventre nu, remontant jusqu'à son cou, remontant jusqu'à ses lèvres, où il embrassa le bout de ses doigts. "Merci Maîtresse", chuchota-t-il. Elle sourit avec fierté.

L'envie se faisait de plus en plus pressante. Gentiment, avec toute la tendresse qu'Elle éprouvait pour lui, Elle lui tendit la main, sans se soucier de ce que pourraient en penser les puristes autour d'eux. Il la saisit et l'embrassa, avant de se relever, nu au milieu des couples et des badauds, nu, son corps offert, son corps affiché, les marques des précédents sévices qu'Elle lui avait faits subir ornant ses courbes qui le complexaient si souvent. Il aurait voulu La rencontrer dix ans plus tôt, lui disait-il dans ses moments de doute. Il aurait voulu La séduire lorsqu'il était encore jeune et athlétique. Il ne comprenait pas que l'âge n'était qu'un chiffre, et qu'il valait mieux dix ans de bonheur avec une personne plus âgée que vingt ans de malheur dans un mariage sans saveur. Leur marche jusqu'aux coins câlins où Elle l'entraîna sonnait à son tour comme une mélodie bien connue. C'était comme si tout Son être résonnait d'Histoire d'O de Pierre Bachelet. Elle en fredonna quelques notes, imaginant Ses doigts glisser sur les touches du piano, sachant qu'elles le renverraient à leurs séances intimes, dans la maison qu'ils partageaient, dans le secret de leur pièce secrète. Il La suivit, comme dans un rêve, titubant presque dans l'ivresse du plaisir.

Elle referma la porte vitrée derrière eux. Le public qui déjà s'amassait derrière la glace lui fit penser à une équipe de supporters venus encourager leurs ébats. Les mains fébriles, il détacha Son corset, comme il avait pris l'habitude de le faire. Quand il s'agissait de sexe, ils avaient leurs propres codes et se gaussaient des théories de couples de puristes mal baisés. Il lui arracha sa jupe tout en s'allongeant sur le dos. Elle mordit allègrement dans son téton droit, agenouillée de part et d'autre de son bassin. Elle suça, lécha et mordit encore, jusqu'à ce qu'un gémissement lui échappe. Alors seulement Elle passa au droit. Sous Sa vulve glabre, son sexe en érection semblait être fait d'acier. Elle le saisit dans sa main pour en apprécier la tonicité. Il mit ses mains sur Ses omoplates et La pressa contre lui. Elle se laissa aller, se sentant si minuscule entre ses bras musculeux. Ils s'embrassèrent voluptueusement.

Ce ne fut qu'après cet examen linguistique mutuel de leurs corps respectifs qu'Elle s'empala sur son membre turgescent. Il aimait tant qu'Elle le chevauche. Elle commença doucement, sentant monter sa frustration et y prenant du plaisir. Elle savait ce qu'il Lui en coûterait plus tard. Le rythme augmenta brusquement comme si Elle chevauchait un étalon qui L'avait soudain embarquée. Il gémit et agrippa Ses avant-bras en plantant ses ongles dans Sa chair. Il était passé maître dans l'art de contenir ses envies de jouir depuis qu'Elle avait entamé son éducation. Bientôt, Elle atteignit ce fameux point qui La rendait folle à chaque fois que sa verge le frôlait. Si l'existence du point G n'était qu'une légende urbaine, celle de Son propre point de jouissance avait été maintes fois éprouvée. Un léger cri sortit de Ses lèvres alors que Son bas-ventre était pris de convulsions. C'était le signal. Le signal qu'elle était à présent à Sa merci. Le signal que désormais, déconnectée de la réalité par son premier orgasme, elle n'était plus que Sa chose. Et Il le savait bien.

Elle avait mis bien des années avant de découvrir le plaisir auprès des hommes, et Il avait réussi, avec une patience à toute épreuve, là où bien d'autres avaient échoué. Il prit le contrôle. Désormais, Ses mains tenaient les poignets de sa demoiselle pourtant dominante, alors qu'Il allait la f o r c e r à avoir orgasme sur orgasme, jusqu'à ce qu'elle Le supplie d'arrêter. C'était le seul moment où Ils inversaient Leurs rôles. Lorsqu'elle s'abandonnait et lâchait prise. Lorsque de Leur Amour, la fusion naissait.

La fatigue de la séance précédante aidant, Il eut la bonté d'âme d'arrêter au quatrième orgasme. Elle s'effondra sur le côté, se plaça en cuillère contre lui. Son regard croisa celui d'un des badauds derrière la vitre et Elle lui fit un clin d'œil provocateur. Il détourna le regard en rougissant. Le moment de détente passé, Elle renfila lentement Sa jupe de cuir noir, Son corset rouge s a n g, Ses talons hauts, et abandonna Son amant sur le matelas avec un dernier ordre chuchoté. Il s'agenouilla aussitôt, les jambes légèrement écartées, les mains sur ses cuisses, paumes tournées vers le haut, son sexe toujours en érection en exposition face aux spectateurs, soumis à nouveau. Elle ne lui avait pas permis de jouir cette fois-ci. Elle alla au bar et commanda une vodka orange. La barmaid lui apporta avec un sourire coquin. Elle était lesbienne et savait depuis longtemps que notre protagoniste appréciait toujours de lui laisser un petit pourboire en nature. Les deux femmes aimaient batifoler bien qu'elles n'eussent jamais été plus loin. Penchée au-dessus du comptoir, Elle approcha son visage de celui de la serveuse et glissa sa langue entre ses lèvres. La barmaid joueuse fit durer le baiser un peu plus longtemps que d'habitude, profitant du nuage sur lequel sa cliente semblait flotter.

Après ce moment de détente rafraîchissant, Elle alla chercher les cordes de chanvre qui laissaient de si jolies marques dans la chair de Son amant. Elle retourna le chercher au coin câlin, et l'y trouva toujours dans la position demandée. Il tendit de lui-même les mains devant lui et Elle lui fit des menottes avec les cordes, laissant assez de pendant pour en faire une laisse bien pratique pour le promener. Il la suivit, nu face au public, nu derrière son Amour, la Maîtresse de son cœur, sans jamais se demander où cela allait les mener.

Cette ressource n'a pas encore été commentée.
Publicité en cours de chargement